Ces jours-ci, je suis un peu perturbée de commencer une nouvelle vie dans un nouvel endroit et dans une nouvelle lumière, mais j’espère qu’un véritable automne sera bientôt là, parce que c’est ma saison préférée.
C’est étrange et rassurant de se dire que son foyer n’est pas un lieu mais une saison.
Parfois je pars dans des délires New Age et je me dis que si je me sens angoissée au cœur de l’été, puis rassurée dès que septembre se profile, c’est peut-être parce que mon faux jumeau/fausse jumelle a fuité fin juillet et que c’est vers l’automne que j’ai dû me cramponner à l’utérus pour de bon, mais j’étouffe vite cette pensée ridicule, parce que j’ai ma dignité.
L’attrait magique que l’automne a sur moi et sur tant d’autres a tellement d’explications rationnelles. Par exemple les conditionnement de l’école dès la petite enfance. Les vacances sont finies, l’été disparaît cellule morte après cellule morte au rythme des exfoliations naturelles et quelque chose se profile. On ne sait pas encore quoi. Positif ou négatif ? La balance n’a même pas encore frémi vers l’un ou l’autre. On verra bien.
Je ne retrouve dans aucune autre saison une si parfaite expression de ce qu’est la vie. D’infimes morts et d’infimes renouveaux imbriqués jusqu’à l’indifférenciation.
Chaque année j’essaie de mettre des mots sur l’automne, et chaque année ils m’échappent. What’s more delightful than that, buddy?