Quand je m’arrête sur une carte postale ou un bijou ancien dans une brocante et qu’une émotion soudaine me pousse à l’emmener chez moi comme on adopte un animal abandonné, je me dis que je suis folle de vouloir sauver les souvenirs des autres, alors que les miens se font déjà la malle si facilement. « Tu vas devenir comme ces petites vieilles qui vivent avec 26 chats et leurs cacas. », je me dis. Puis je repense aux dernières phrases de L’oubli que nous serons, d’Héctor Abad, un roman dont je garde encore aujourd’hui l’empreinte émotionnelle :