Qu’est-il arrivé à Kimchi ?

KIMCHI_FR

Sacré Kimchi. Si j’avais un chien, je l’appellerais comme ça. « Si j’avais ». J’ai déjà une chatte et des plantes vertes, SAVA. Suffisamment de responsabilités.

La colère, donc. C’est une émotion avec laquelle j’ai encore du mal à composer. Je ne parle pas de la colère qui jaillit quand on est tout-e seule chez soi, qu’on se cogne l’orteil contre un pied de table et que « KESS QU’ELLE FOUTAIT LÀ CETTE TABLE DE MERDE, ET PIS POURQUOI QUATRE PIEDS D’ABORD, QUATRE!! C’EST DÉBILE, ON N’A PAS IDÉEE, J’AURAIS JAMAIS DÛ L’ACHETER, MAUDITES BROCANTES, MAUDITE HUMANITÉ QUI FAIT DES TABLES, JE DÉTESTE MA VIE, LE MONDE EST POURRI, LAISSEZ-MOI C’EST TROP DUR !« . J’ai plutôt en tête la colère qu’on déverse sur les autres.

Ayant dans mon entourage des exemples de carrières et d’amitiés sabotagées à force de tressauter de la soupape, j’ai vu longtemps l’expression de la colère comme un danger. J’avais très peur des conséquences qu’un accès de violence verbale pouvait avoir, et très peur qu’elle déborde sans aucune limite jusqu’à tout oblitérer, façon « Akira arrive en ville ». De fait, je me mettais rarement en colère, mais quand ça arrivait, ça surgissait n’importe comment, pour un truc insignifiant qui faisait céder le barrage et alors là, c’était « Planquez vos miches, Kimchi est dans la place ». Ensuite, j’étais mortifiée, je m’en voulais, je me repassais l’épisode en boucle… et en plus, personne ne comprenait pourquoi j’avais craqué le papier bulle.

En fait, je n’avais pas uniquement peur de me mettre en colère, c’était plus que ça : j’avais peur de dépasser des bords. Je voulais être celle qui n’a besoin de rien, qui n’exige rien et qui ne coûte rien. SUPER MÉTHODE, ÇA MARCHE TRÈS BIEN. Non.

Et puis un jour, j’ai commencé à avoir moins honte à l’idée d’exister et même à l’idée de péter un câble de temps en temps et donc, j’ai eu moins envie de péter des câbles. SUPER MÉTHODE, ÇA MARCHE TRÈS BIEN. Oui.

J’ai aussi appris à voir la colère comme un signal d’alerte et à essayer de comprendre ce qu’il m’indique. Si j’arrive à sentir la jauge virer à l’orange et que je m’attaque à la cause, pas de tempête. Si j’ignore, si je me rabote, si je n’ose pas (ou si je suis face au combo « injustice crasse + impuissance totale ») alors un jour, inévitablement : naseaux qui fument. Enter Kimchi.

Reste la colère que les autres m’adressent. Ça, c’est une autre histoire.

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